La diversification alimentaire

Manger est un besoin primaire basiquement facile à combler. Pourtant l’environnement industriel ainsi que le marketing ont rendu de plus en plus complexes nos choix alimentaires. Lorsqu’il s’agit de nos enfants, il devient parfois difficile de savoir comment bien faire avec les nombreux différents messages ou conseils reçus.

L’allaitement

De sa naissance et jusqu’à ses 4-6 mois, votre bébé ne doit consommer que du lait. Le lait maternel contient tous les macro- et micro-nutriments dont le nourrisson a besoin ainsi que diverses substances inimitables dans les justes quantités, facilement assimilable. Le choix de l’allaitement appartient aux parents. Pour diverses raisons, il est possible d’avoir recours au lait de préparation pour nourrisson. Ces derniers sont tout à fait adaptés pour le nourrisson et régis par des lois strictes. Il n’y a donc aucun risque à proposer à votre bébé un lait pour nourrisson.

Toutefois, le lait maternel contient plus de composantes d’intérêts « protectrices ». Des études montrent que les bébés allaités présentent moins de risques de souffrir de diabète, de maladies cardio-vasculaires ou de surpoids dans l’enfance et l’adolescence. De plus, l’allaitement impacte positivement la santé de la mère en favorisant la perte de poids et en contribuant à la prévention du cancer du sein. C’est pourquoi cette pratique est fortement encouragée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et les professionnels de la santé.

Les laits alternatifs (amande, riz, soja) ne sont en aucun cas adaptés à l’alimentation d’un nourrisson. Pour des situations physiopathologiques rares, vous pourriez avoir recours, sur conseil du pédiatre, à un lait hypoallergénique.

La diversification alimentaire

La diversification alimentaire (DA) va rapidement devenir nécessaire en lien avec l’épuisement des réserves du nourrisson et l’augmentation de ses besoins. A titre d’exemple, dès 6 mois les réserves en fer de votre enfant sont épuisées. Il est donc primordial d’introduire rapidement des aliments riches en fer dans l’alimentation du nourrisson. La DA peut débuter dès l’âge de 4 mois mais au plus tard au début du 7ème mois. Le moment idéal pour débuter la DA dépend de votre enfant.

(Image Freepik.com)

Qualité

L’importance de débuter avec un groupe d’aliment en particulier est révoquée. Cela signifie que la DA dépend de vos habitudes alimentaires ainsi que de votre « culture alimentaire ». Concernant les aliments à risque de provoquer des allergies, les études ont montré qu’il n’y avait pas lieu de les éviter et qu’il était favorable de les proposer dès le plus jeune âge (œuf, arachide, gluten, produit laitier …). Toutefois, certains aliments ne sont pas conseillés avant l’âge de 12 mois et ce, en lien avec le risque d’étouffement, bactérien ou encore lié à leurs propriétés nutritionnelles.

Le lait pour nourrisson ou maternel possède un goût neutre. De ce fait, il n’est pas nécessaire d’ajouter du sel ou du sucre dans vos préparations car votre enfant n’en a pas besoin. De même, lorsque vous choisissez un petit pot pour bébé, assurez-vous que ce dernier n’ait pas de sel ou sucre ajouté.

Il est possible que votre enfant montre des signes d’opposition aux aliments proposés et c’est tout à fait normal ! La nouveauté peut inquiéter le tout petit et il n’est pas judicieux de le forcer. Réessayez le jour suivant, il faut parfois jusqu’à 10 présentations de l’aliment pour qu’il soit accepté. Favorisez un environnement calme, sans distraction (écran, jeu) cela aidera l’enfant à se concentrer sur sa déglutition et sur ses sensations alimentaires.

Lors d’introduction d’un nouvel aliment, présentez-le toujours seul pour observer les potentielles réactions allergiques. Une fois bien toléré, variez les plaisirs !

Quantité

Les quantités varient rapidement selon la faim de votre enfant. Les premières tentatives ne comprendront que quelques cuillérées de purée et se termineront pas le lait maternel/lait de préparation. Dès 8 mois, les aliments de complément devraient être proposés 2-3 fois par jour puis entre 9-11 mois 3-4 fois par jour en mimant le rythme des repas des adultes. Dès 12 mois, les repas vont être similaires en qualité aux repas des grands, en ajoutant 1-2 collations sur demande de l’enfant.

Ne forcez jamais votre enfant à terminer son plat, vous risquez d’altérer sa sensation innée de satiété. De même, ne lui laissez pas le biberon toute la journée ou nuit en bouche cela pourrait conduire dans le futur à des envies de grignotage. Pour limiter la tentation, ne laissez pas d’aliment à portée de main.

Texture et boissons

Pour faciliter le passage aux aliments de complément, les premiers essais devraient être mixés. Entre 6-8 mois, vous pouvez, selon vos observations, passer à des aliments écrasés, puis hachés grossièrement, puis sous forme de «finger food » (aliments pelés, cuits ou crus, coupés pour tenir dans la main et de cuisson facile à mastiquer).

(Image tiré de Espace enfance famille de la CAF)

Il existe aussi une méthode appelée « Diversification alimentaire menée par l’enfant » (DME). Cette méthode ne tient pas compte des étapes de textures (mixées, hachées) et propose directement du « finger food ». Cela permet à l’enfant de manger seul et de commencer directement par des repas similaires à ceux des adultes. Actuellement, aucune étude ne montre une plus-value à favoriser la DME à la DA habituelle. Malgré que le risque d’étouffement avec la DME ne soit pas augmenté, une surveillance accrue de la part des parents est nécessaire. Il faut préciser que la DME n’est pas adaptée pour tous les enfants (malformation buccale, prématurés, trouble du développement).

(Image Pexel V.Loring)

Dès 2-3 repas de complément par jour, vous pouvez lui proposer 2dl d’eau par jour. Dès 3 mois, l’eau du robinet non bouillie peut être proposée. Moins minéralisée que l’eau en bouteille, elle est adaptée au nourrisson, comme alternative vous pouvez aussi proposer des tisanes sans sucres ajoutés.

La DA, peu importe la méthode utilisée, doit être un moment privilégié avec l’enfant. Cela doit rester le plus agréable possible. Il est important d’être à l’écoute des sensations alimentaires de l’enfant et de les suivre le mieux possible. Cela permettra de créer un comportement alimentaire serein qui perdurera dans sa vie d’adolescent.