Le syndrome prémenstruel

Le cycle menstruel commun à toutes les femmes en âge de procréer, peut être influencé par beaucoup de facteurs (génétique, biologique etc.) et peut être vécu différemment d’une femme à une autre.

Il est composé de 3 « phases ». La première correspond à la phase folliculaire durant laquelle les contractions utérines expulsent la muqueuse en l’absence d’une grossesse. Cela provoque alors les saignements dit communément « les règles ». Puis vient l’ovulation, c’est la période la plus propice à ce qu’un ovocyte soit fécondé, cette phase dure environ 6 jours.

Finalement vient la phase lutéale où la paroi de l’utérus s’épaissit en se remplissant de nutriments pour préparer au mieux l’arrivée d’un éventuel ovocyte fécondé. Si ce n’est pas le cas, la muqueuse se détache, provoque des saignements et le cycle recommence. C’est dans cette dernière phase que l’on observe le syndrome prémenstruel (SPM).

Le SPM se manifeste par divers symptômes : rétention d’eau, une prise de poids, des seins tendus et douloureux, éruption cutanée, ballonnements, céphalée, manque d’énergie, irritabilité, humeur dépressive et des envies de sucre ou des fringales !

Ces symptômes sont généralement ressentis quelques jours avant les règles et cessent dès les premiers saignements.

La prévalence du SPM varie selon les sources scientifiques : 30-75% sont touchées par ce syndrome. Ce sont en général des femmes de plus de 30 ans.

Les symptômes présents durant cette période sont encore difficilement explicables. La variation des taux d’hormones sexuelles (progestérone, œstrogène) sécrétées pendant les phases du cycle menstruel pourrait en être la cause. Car les hormones sexuelles ont notamment une influence sur les récepteurs des hormones « émotionnelles » (dopamine, sérotonine). Or, la dopamine a pour rôle de gérer le système de récompense soit le sentiment de plaisir. Tandis que la sérotonine monitore, entre autres, l’humeur et l’anxiété. Leur diminution ou augmentation dans le sang pourraient donc expliquer les variations d’humeur pendant la phase lutéale.

Le taux de calcium sanguin varie lui aussi au fil du cycle et influence les contractions musculaires (sensation de crampe au niveau du bas ventre) ainsi que notre humeur !  

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Quelques astuces

Pour y remédier ou améliorer les symptômes du SPM, plusieurs astuces sont proposées par les chercheurs (médicamenteuses, médecines alternatives de type acupuncture, physiothérapie etc.).

Au niveau alimentaire, les recommandations en période prémenstruelle sont similaires à une alimentation équilibrée et en particulier :

  • Diminuer la quantité de sel

Cela entraînera une limitation de la rétention d’eau pendant la période de règles et donc une moindre sensation de gonflement.

  • Diminuer la quantité d’alcool
  • Diminuer la quantité de glucides simples au profit de glucides complexes, si possible complets

Vous obtiendrez alors une satiété prolongée et éviterez des fringales entre les repas.

  • Diminuer sa consommation de caféine

La caféine pourrait exacerber l’irritabilité, en consommer moins pendant la phase lutéale pourrait être bénéfique.

  • Fractionner les repas

La sensation de ventre gonflé peut se péjorer si l’on consomme de copieux repas. Limiter la quantité ingérée aux repas et prendre des collations aidera à se sentir moins « lourde et gonflée ».

  • Consommer des produits laitiers

Pour rappel la consommation journalière de calcium chez l’adulte devrait être de 1’000mg/j. Cela permettrait de d’améliorer les symptômes du SPM.

Une activité physique modérée ainsi que des exercices de relaxation (cohérence cardiaque, yoga etc.) permettront d’impacter positivement les humeurs dépressives ressenties à cette période.

Ces astuces permettent non seulement de diminuer les symptômes pendant la période prémenstruelle mais aussi d’en prévenir le développement !

Finalement, si vous souffrez d’un syndrome prémenstruel, il est important d’en parler à son/sa gynécologue afin d’échanger ensemble sur les alternatives possibles à votre contraceptif actuel.

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Bibliographie
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